Catalogue raisonné KIJNO

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Chaque jour de ma vie avec Lad a été du caviar à chaque repas

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Nous avons la tristesse de vous faire part du décès de notre très chère Malou Kijno, survenu le dimanche 8 mars 2020, à son domicile. Nous afficherons sur cette page les messages reçus de la part de ses proches et amis de toujours.

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Malou par Denise COLOMB


Malou tu étais si forte si déterminée si volontaire que la mort tu n’en as pas peur
Tu l’as défiée quand, à 25 ans , tu rentrais dans l’avion en flammes  qui venait de se crasher pour tenter de sauver les passagers.
Tu avais choisi ce métier d’hôtesse de l’air car il te permettait de t’envoler vers d’autres destinations, voler, voir plus loin et voir la terre d’en haut
  - tu te sentais tellement plus vivante.
Si jeune et déjà survivante, tu as SU très tôt la valeur de la Vie
Le FEU intérieur ; tu en fis ton élément ! Ta vie ne sera jamais tiède 
Tu voulais être pilote, mais les brûlures sur ton corps te conduisirent au sanatorium de Sancellemos au plateau d’Assy. Tu y rencontras la passion, l’Amour de ta vie : Lad, Ladislas Kijno, tes ailes ; Le feu pour lequel tu pouvais désormais brûler d’amour et renaître en permanence.
Car, Lad était un peintre, un artiste, un poète, un philosophe, un homme bon et généreux
Lad se hissait toujours plus haut, creusait toujours plus loin , explorer les profondeurs de la terre les mystères de l’Univers les  mots, les signes, les couleurs. Et Toi Malou tu étais sa femme son modèle, sa force.
En vivant avec Lui, tu décollais plusieurs fois par jour, Voyant, il réinventait la couleur de tes rêves. Créer C’EST se créer sans cesse, quelle respiration ! tu te sentais tellement vivante ! 
Un jour tu m’as confié  «  chaque jour de ma vie avec Lad a été du caviar à chaque repas »
Combien de femme sur la terre peuvent dire ça ?
Tu as survécu à Lad car Lad n’aurait pu survivre sans toi. 
Ces dernières années SANS LUI ; chaque souffle, chaque pensée, chaque mouvement, chaque décision ont été motivées par TA volonté de continuer à vivre pour LE faire vivre 
- faire rayonner l’œuvre intense et immense de Ladislas Kijno.
Le jour de ta mort, tu as encore trouvé la force de te lever pour aller dans ton bureau, pour avancer ton travail avec Mme Antunes, ton aide de camp ; ton alliée fidèle contre la vieillesse, ton ange protecteur.
IL y a quelques jours;  tu me disais que tu demandais « un an de plus » un an de plus pour pouvoir terminer le catalogue raisonné. Tu avais peur de ne pas y arriver.
Ce qui t’accrochait à la vie, ce n’était pas ta vie , ce n’était pas la peur de mourir, mais c’était  ta volonté de terminer ta mission qui donnait sens à ta vie sur cette terre sans ton mari
Tu es partie la journée où l’on célèbre les femmes. Quel  final !
la vie c’est l’art l’art c’est la vie …

 Grande Dame Malou, je te rends hommage au nom de toutes les femmes qui t’ont connue, aimée et admirée.
Aujourd’hui, Malou et Lad sont réunis dans la galaxie Kijno, où tout est Beauté et Bonté. On ne doit pas être tristes.


Genviève Combas



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Dominique de Villepin, Malou, Marie-Laure Le Guay de Villepin, Geneviève COMBAS

(photo Michel LUNARDELLI)


La nouvelle m’est parvenue  au milieu de la nuit, au pays des épices, 
des soiries, et des perroquets verts,
au bord d’un lac aux reflets d’argent.

”Malou nous a quittés “.

J’en ai mis du temps à lire et à relire ce message. 
Je ne voulais pas y croire. 

Malou, tu ne nous quittes pas.

Après tant d’années sur la terre,
tu es devenue immortelle.

Car tout en toi est Vie:  
ton esprit  lumineux,  
ta curiosité insatiable, 
ta soif de comprendre et d'apprendre,
ta mémoire infinie,  
ta force intérieure, 
ta capacité  à savoir écouter l’autre. 

Tu ne nous quittes pas. 

Tu passes de l’autre côté de la porte et tu rejoins Lad, pour l’éternité. 
Ce Lad que tu aimais tant, 
et qui t’aimait tant.
Cet homme avec lequel tu as parcouru le monde, bravé  les épreuves, gravi les montagnes. 

Tu restes là, non plus avec nous,
 mais en nous. 

Je sais qu’a tout moment je peux continuer à te parler,  et de t’entendre me dire :
“ Comment vas tu ma chérie?“
Et moi de te répondre:
“J adore quand tu m’appelles ma chérie!”
Et alors de t’écouter  rire. 

Bon vent ma Malou, 
vers ce monde inconnu et mystérieux que tu ne craignais pas. 
Embrasse Lad pour moi. 
Soyez heureux.
Je sais que vous veillez, 
avec Amour et Tendresse. 

Merci pour tout.


Marie Laure Le Guay -de Villepin



Une très chère et tendre amie de la maison Elsa Triolet-Aragon vient de nous quitter, Malou Kijno. Elle était l’épouse  inséparable du premier peintre dont nous avons exposé les œuvres au Moulin de Saint-Arnoult en 2002, Ladislas Kijno. Mais elle était également une femme d’une belle élégance de cœur, d’une grande culture et d’une vraie gentillesse. Elle avait tissé avec le lieu et les équipes qui le font vivre des relations intenses d’affection. Lors de l’inondation du site, elle nous avait généreusement offert des œuvres de Lad pour nous venir en aide. Le grand âge venu, elle s’informait toujours avec bonheur et une passion intacte de nos initiatives qu’elle encourageait.
Nous somme tristes aujourd’hui d’avoir perdu une amie si proche et si fidèle. Mais nous sommes aussi heureux de l’avoir connue et qu’elle nous ait fait don de son estime et de son amitié. Elle prend ainsi place dans notre souvenir au côté de « son Lad » qu’elle aimait tant et tous deux continuent inséparablement de nous parler de l’amour de la vie et de la beauté des choses. Après tout, disait la philosophe Auguste Comte, « le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants ».


Déclaration de la maison Elsa Triolet – Aragon



Il m’arrive souvent de repenser à ces déjeuners de Saint-Germain au cours desquels, avec Malou et avec Lad, nous parlions philo jusqu’à une heure avancée de l’après-midi. Et je songe à une formule de Nietzsche qui les avaient tous les deux réunis dans une profonde songerie. C’est celle-ci : « Il faut savoir quitter la vie comme Ulysse quitta Nausicaa : en la bénissant et non amoureux d’elle ». Et il n’est pas très étrange que je me remémore ce moment et vous le confie devant le cercueil de Malou tant elle a eu beaucoup d’occasions de bénir sa vie, une vie qui pour elle ne comptait pas tant seulement par son abondance ou sa quantité, que parce qu’elle était intense en qualité, en plénitude, en joie et en bonheur. C’est cette pensée de la qualité, de l’intensité du moment, de la saveur d’une «  vraie vie » qui fondait l’amour de Lad et de Malou pour les poètes. Après tout, c’est bien Aragon qui écrivait : « Heureux celui qui se jette au bout de lui-même ». Et la formule est évidemment aussi  vraie au féminin. Car Malou avait le goût de l’absolu : celui qui vous tient, qui vous conduit à dépasser vos limites et à vouloir à toute force mettre de l’infini dans le fini.
Avec Malou, c’est une très chère et tendre amie de la maison Elsa Triolet-Aragon qui nous a quittés. Elle était bien sûr et chacun le sait ici l’épouse   inséparable de Lad, c’est-à-dire, pour nous, du premier peintre dont nous avons exposé les œuvres dans la Maison des deux écrivains, au Moulin de Saint-Arnoult en 2002. Et cette rencontre si formidablement productive et puissante en énergie créatrice fut pour nous inoubliable, au point qu’elle s’était comme naturellement perpétuée au fil du temps pour eux deux, qui aimaient y revenir. Et c’est ainsi que nous désignons communément, tant cela nous semble une évidence qui va de  soi, l’une des salles de la maison du nom de « salle Kijno » et que nous continuons à le faire comme si le temps n’avait aucune prise sur le tissu d’amitié qui s’était tissé là en ces jours heureux où ils nous rendaient visite tous les deux. Mais, comme Elsa Triolet,  Malou la discrète n’était pas que « l’épouse de… ». Elle était également une femme d’une belle élégance de cœur, d’une grande culture, d’une forte personnalité toute de douceur et d’une vraie gentillesse. Elle avait tissé avec le lieu et les équipes qui le font vivre des relations intenses d’affection. Lors de l’inondation du site, elle nous avait généreusement offert des œuvres de Lad pour nous venir en aide. Le grand âge venu, elle s’informait toujours avec bonheur et une passion intacte de nos initiatives qu’elle encourageait.
Et il est vrai que j’aimais beaucoup la douceur de sa voix et la finesse de son esprit quand, au téléphone, elle ne se plaignait jamais et me disait ses gaîtés, ses enthousiasmes et sa volonté de se battre pour faire connaître et montrer l’œuvre de Lad. Pour souligner sa détermination, il lui arrivait de me dire : « Tu sais Bernard que la pierre dont sont faites les bretonnes, c’est le granit ». Et je revois ses sourires de satisfaction lors de cette grande rétrospective de Saint-Germain ou encore lors de l’édition du si beau livre de Jean Grenier Les Iles telle que Lad l’avait prolongée et illuminée de ses dessins.
Nous sommes tristes aujourd’hui d’avoir perdu une amie si proche et si fidèle. Mais nous sommes aussi heureux de l’avoir connue et qu’elle nous ait fait don de son estime et de son amitié. Avec ma femme Sylvie, avec toutes les équipes du Moulin d’Elsa et Aragon, nous sommes heureux de l’avoir croisée et nous lui disons merci de nous avoir réservé une part de son amour de vivre et de sa généreuse  affection. Malou prend ainsi place dans notre souvenir au côté de « son Lad » qu’elle aimait tant et tous deux continuent inséparablement de nous parler de l’amour de la vie et de la beauté des choses. 
C’est un autre philosophe, Auguste Comte, qui disait : « le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants ». Eh bien, Malou, je sèche mes larmes pour t’embrasser une dernière fois et t’assurer que nous tous ici, nous t’aimons et que tu restes bien vivante avec nous et dans tous les battements de nos cœurs.




Déclaration de Bernard Vasseur
Au nom de la maison Elsa Triolet - Aragon


Tous les matins où je me lève à Clapiers, la première chose que je vois, face à mon lit, c’est un tableau de Kijno, un Bouddha, qu’il offrit pour la naissance de mon fils Galien. Il a un fond noir et des explosions de blanc en chutes d’eau, de jaune, de rouge et de bleu en étoiles. En bas à gauche, Kijno a écrit « Bouddha, sérénité, pour Galien ». Ce tableau, je le connais par cœur, je pourrais le recomposer de mémoire, les gouttelettes, ses harmonies et ses petits défauts que j’aime, comme je pourrais le faire du visage de mon fils, les grains de beauté, ses harmonies et ses petits défauts que j’aime. Douze ans, l’âge de Galien, que ce tableau est face à mon lit, qu’il n’a jamais bougé, contrairement à tous les autres. Je ne m’en suis jamais lassé, je ne l’ai jamais épuisé. J’ai aimé Ladislas comme un maître et Malou comme un membre de ma famille. Pourtant, je l’ai tellement moins connue que nombre d’entre vous. Mais elle était cette présence rassurante, à près de mille kilomètres de moi, qui veillait discrètement sur ma vie et me permettait de croire, par le simple fait qu’elle existait, que le monde n’est pas si triste et laid que ça. 

Malou et Lad ont connu tant d’hommes de lettres fabuleux que je me sens idiot et penaud à parler d’elle. Il faudrait être un poète pour décrire cette fleur discrète et fidèle que l’on finit par oublier de regarder dans son jardin, tant elle nous est familière, et dont l’absence nous bouleverse, nous scandalise même, comme une insulte à l’harmonie de la vallée. Il faudrait être un conteur pour parler d’une vie d’aventures, en sauvant celles des autres, de combats, sociaux et artistiques, de voyages et de générosité. Il faudrait être un troubadour pour évoquer l’amour sublime avec Lad, la complicité d’une vie, cet amour dont nous rêvons tous, cet amour dont nous avons tous le droit d’être jaloux tant il n’est réservé qu’à de rares élus. Il faudrait être un moraliste pour dresser la liste de ses qualités humaines sans que celui qui ne l’a pas connue nous prenne pour un menteur. Il faudrait être sacrément philosophe pour ne pas croire qu’avec la disparition de Malou, c’est un monde qui s’évanouit, ou plutôt une manière d’être au monde, avec cette bienveillance et cette élégance qui tous les jours semblent nous abandonner un peu plus. Il faudrait être un petit garçon pour dire simplement le mélange de tendresse intimidée et de bonheur qu’elle me procurait quand elle prenait ma main dans les siennes, et que je ressentais cette énergie apaisante et chaude qui se diffusait dans mon corps par les veines. 

« Telle est la vie des hommes, écrivait Marcel Pagnol. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants ». Des enfants, Malou et Lad n’en ont pas eus. Et pourtant je suis persuadé que nous sommes plusieurs ici à nous sentir un peu comme tels, même si nous n’osons pas l’avouer par pudeur. Quand j’ai appris la mort de Malou, je me suis mis à pleurer, et mon esprit embué l’a confondue avec une autre vieille dame qui est partie alors que je ne comprenais pas encore ce que ces mots pouvaient signifier. J’ai revu les pierres sèches de la terrasse de Ménerbes où nous posions le thym et la lavande fraîchement coupés, le grand tilleul de mon enfance et le lavoir que nous remplissions d’eau glacée, ma grand-mère, si belle et noble, toujours joyeuse devant son petit-fils, malgré les soucis du corps, comme pour lui dire « Regarde la beauté du monde ! », j’ai entendu les histoires de Frédéric Mistral et d’Alphonse Daudet qu’elle me racontait en boucle, j’ai reconnu ce triste dimanche pluvieux à Montpellier où l’on m’a dit que je ne la reverrai plus jamais. Telle est la vie de chacun des hommes. 

Pourquoi ai-je été victime d’une telle confusion en pensant à Malou ? Il y a sans doute des femmes et des hommes dont l’humanité est si immense que leur disparition convoque en vous toutes les autres, qu’elle ranime en un instant les peines que vous avez amassées dans votre cœur depuis si longtemps. Malou possédait en elle cette essence nucléique d’humanité capable de raviver nos chers fantômes.

Le chagrin est souvent à sens unique, car nous ignorons comment honorer dignement la mémoire de ceux que nous avons aimés, nous ignorons ce qu’ils auraient voulu que l’on accomplisse après leur mort. Au moins, dans le cas de Malou, et en ce qui me concerne, la réponse est cette fois évidente. La peinture de Ladislas Kijno n’est pas à sa juste place dans l’histoire de l’art. Malou le savait, elle en souffrait, elle a consacré les dernières étincelles de sa vie à valoriser cette œuvre merveilleuse et considérable. Il nous appartient à tous de prendre son relai.

Combien de temps Malou aura-t-elle passé à écouter Lad au cours de ses monologues enflammés ? Puissent-ils désormais, tous les deux, échanger leurs silences.  



Numa Hambursin


Malou et Lad s’aimaient comme on aimerait aimer
En acceptant l’autre totalement...
Malou tu as embarqué dans ton dernier vol de nuit
Et tu vas rejoindre Lad de l’autre côté du soleil.
Lui pour qui tu as tant fait, pour qui tu t’es tant battu.
Mais à travers Lad, c’est l’art dans son ensemble que tu célébrais.

Tu as aimé les peintres, les musiciens, les poètes...comme personne.
Quel bonheur de t’entendre réciter par cœur le Bateau Ivre, Brocéliande, Liberté...
De t’écouter raconter tes aventures avec Giacometti, Denise Colomb, Jean Grenier, Henri Dutilleux, Germaine Richier, Sonia Delaunay, Atlan, Hartung, Tal Coat, Pignon, Hélène Parmelin, Vasarely, César... Geneviève et Robert Combas... ou encore Joseph Beuys qui à la biennale de Venise te faisait du charme et avec qui tu évoquais votre incroyable destin commun de rescapé de crash aérien.

Je garde toujours en tête cette phrase que tu me répétais et que t’avais confié Nikos Kazantzakis : «  Il faut regarder avec l’œil de l’éléphant. Comme si on voyait les choses pour la première et dernière fois... » 

Malou tu étais une héroïne digne de « Casablanca »...
Une combattante, une résistante, une amoureuse de la vie et des autres.
Avant-hier encore tu me racontais comment en Bretagne avec tes camarades tu avais entendu l’appel du General de Gaulle et que certains dans la nuit avait pris la mer pour Londres. T’écouter Malou était mon plus grand bonheur, mon plus grand honneur.

Tu étais une boussole, une encyclopédie précise et précieuse, une source toujours renouvelée de l’art. Aujourd’hui face à ton silence j’ai le sentiment de perdre ma « légende des siècles ».

Un ami, amoureux de la peinture de Lad, Stéphane Lhermie, en apprenant ta disparition m’a envoyé un gentil mot de soutien. Il me dit pour me consoler que tu ne seras pas absente, mais « juste » invisible comme l’évoque Saint Augustin et il continue en disant :
« Quoique... il y aura forcément toujours une part de visible de Malou dans un tableau de Kijno ! » Il a raison, car aujourd’hui à l’œuvre merveilleuse du peintre, s’ajoute à sa surface toute ta sensibilité, ton intelligence, ton enthousiasme et ton amour. 

Merci encore pour la lumière que tu as mise dans nos vies et qui continuera de briller dans nos cœurs et nos esprits. 

Je t’aime Malou.
Ton petit Renaud



Renaud Faroux



Image titleMALOU EN 2006 photos Anne de Kervasdoué


Malou,

Ta voix claire sonne encore à mes oreilles pour me parler de tes dernières lectures auditives, celles que tu te réservais le soir quand tu étais tranquille après avoir travaillé sur le catalogue raisonné de Lad pendant plus de 4 heures.

Elle s’était assombrie la semaine dernière, voilée par l’angoisse et les douleurs. Tu ne voulais pas aller à l’hôpital à l'exception de Montsouris qui n’a pu te prendre.

Tu as choisi de rester chez toi dans ta belle maison au milieu de toutes les oeuvres de Lad et des artistes qui te sont chers.

Depuis longtemps, tu avais tout organisé pour que les choses soient simples pour ceux qui maintenant s’occupent de ce que vous laissez, Lad et toi, y compris cette cérémonie à laquelle nous regrettons de n’être que par la pensée.

Je suis tellement triste de ne pas avoir eu le temps une fois encore de te dire au revoir ni te redire que je t’aimais. Jusqu’au bout je t’ai crue éternelle. Tu étais la jeunesse même, encore si vibrante, pleine de passions et de projets à réaliser.

Après la mort de Lad, tu m’as demandé de dire quelque chose sur toi au moment de ta mort. Nous avions commencé une conversation sur ce sujet mais nous n’y sommes jamais revenues. Tu m’as dit avoir eu une enfance de rêve, la grande tristesse de perdre ton père à 57 ans, et la joie d’une vie passionnante très remplie. Hôtesse de l’air, tu as eu le courage après le crash de l’avion d’évacuer tous les passagers, malgré les terribles brulures dont tu as longtemps souffert.

Malou, tu étais une femme extraordinaire : curieuse de tout et des autres, généreuse, attentive, cultivée. Grâce à toi, Lad a survécu à sa maladie, heureux. Tu étais sa bouée, son Nord, son pilier, sans jamais peser ni t’imposer. Il savait qu’il te devait d’être le grand artiste que nous avons tant chéri. « Sans Malou, je serais devenu un clochard » nous a-t-il confié un jour. Grâce à toi, il laisse une œuvre a laquelle, cela ne va pas tarder, l’histoire rendra grâce.

Il t‘aimait tant ! Il savait, et le disait, que sans toi il n’aurait pu réaliser tout ce qu’il a fait, devenir et rester ce qu’il a été.

A vous deux, vous formiez un couple fabuleux, complémentaire, tolérant et aimant. Il émanait de vous une lumière, une jeunesse, une générosité qui faisait du bien à tous ceux qui vous approchaient. De chez vous, nous sortions avec des étoiles dans les yeux et des rêves dans la tête.

Nous te devons des moments inoubliables de chaleur, d’intelligence, de beauté.

Nous t’aimions.


Anne et Jean de Kervasdoué

Contact

administration@kijno.com

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